Le photographe travaille avec la lumière, c’est un postulat de départ. Mais lorsqu’un témoin du projet propose de réaliser une photo en intérieur, à sa fenêtre, de nuit, éclairée presque uniquement par quelques bougies (sauf un petit plafonnier assez éloigné), on sait que l’on va avoir quelques problèmes à résoudre…
L’appartement est assez petit, intime, sous les toits, décoré très chaleureusement avec beaucoup de goût.
«J’aime beaucoup passer du temps à cette fenêtre, à regarder la rue, les gens qui y passent…» me dit-elle avant même que je lui demande si elle souhaite réaliser le portrait à un endroit particulier. La réponse est donc évidente et l’atmosphère de ce recoin, éclairé par plusieurs petites bougies disposées sur une table basse m’amène à lui proposer de garder cette ambiance pour le portrait.
«On peut ?» «Bien sûr, on peut tout faire ! Ou au moins essayer…»
Je m’adapte. Optique lumineuse, trépied, on place les bougies au mieux, je surveille ce satané reflet dans la vitre histoire de ne pas gâcher l’arrière plan : un très beau bâtiment est en effet visible par la fenêtre.
Les ombres sont nombreuses car la lumière des bougies est très dure. On en rajoute, on en enlève, on les déplace, on cherche, on s’amuse.
L’image se construit ainsi, petit à petit, jusqu’à arriver à réaliser le portrait souhaité.
Merci à toi, Chiara, rendez-vous en janvier 2017 pour la publication de ton portrait dans L’encyclopédie des migrants.