Arlène est une association de dynamisation, d’insertion sociale, un lieu d’échanges autour du tricot et de la couture, basée à Nantes. On y vient pour se mettre en mouvement, se promener, s’informer, se rencontrer, se cultiver, se mobiliser, discuter , s’exprimer, pour oser prendre sa place dans la cité… Arlène offre à ses membres une ouverture sur la vie et la ville. Y sont accueillies des femmes, allocataires du RSA ou ne bénéficiant que de modestes revenus sociaux.
Plusieurs femmes accueillies à Arlène ont souhaité témoigner de leur expérience de la migration, et ont écrit chacune une lettre qui rejoindra l’Encyclopédie des Migrants. C’est donc naturellement qu’elles m’ont proposé que nous réalisions la séance de portrait dans le local de l’association. Au départ, un peu perplexe, j’ai crains que l’endroit ne soit trop petit, que l’on tourne vite en rond, et que chacune des personnalités ne puissent trouver un espace qui lui ressemble… Mais le local de l’association est vaste et constitué de multiples petites salles qui regorgent de détails colorés. C’est un lieu de vie qui s’habille de leurs créations. Chacune a donc pris place dans la salle qu’elle préfère, rejouant parfois une situation vécue ici, ou posant avec simplicité et bonne humeur pour ce portrait. Et comme pour une fois je n’étais pas seule, j’en ai profité pour transformer mes modèles en assistantes, rôle qu’elles ont joué à la perfection. Nous avons construit chaque image à plusieurs, modèle, assistante et photographe, agençant les plis des vêtements, déplaçant parfois de quelques millimètres les objets, et essayant plusieurs postures et expressions, pour obtenir le portrait le plus juste et le plus harmonieux. C’est donc des séances de prises de vues studieuses, mais détendues et entrecoupées de rires que nous avons menées ensemble!